Interview :
Parlez nous de ce nouveau roman
LA CITÉ D’AIRAIN/ In silico:
- Juste une
précision : Le terme in silico est un terme utilisé en informatique et bio
informatique.
Je crois que c’est là mon vrai premier roman. Aucune
référence à mon expérience personnelle passée, contrairement aux autres livres.
Et c’est sans doute là que je me suis sentie le plus libre. Mais forte de mon
expérience, de ce que j’ai vécu pendant quelques années si proche du pouvoir,
il y avait des choses que je brûlais d’évoquer. Sous la forme de fiction ce fut
plus facile et même assez grisant.
Dans l’histoire deux lieux se chevauchent : D’une part
une ville futuriste, inhumaine et expérimentale très cruelle pour les citoyens
et de l’autre, le pays des rêves pour survivre pour inventer une autre vie
possible dans une sorte de réel imaginaire.
Et tout au long de l’histoire on peut se demander où est
le réel et où est l’imaginaire ? La plus parfaite illusion d’un monde vaut la
réalité mais à la condition d’en ignorer la nature. Entre ces deux mondes un
homme et une femme vont s’aimer et souffrir aussi.
Voyez ce que nous vivons au quotidien : les libertés sont
grignotées chaque jour davantage, les interdictions en rafale. Le peuple
devient du bétail manipulé, sans bientôt plus aucun libre arbitre. La crise, le
chômage et tout ce qui en découle. Les angoisses et la tristesse, la peur du
lendemain et d’un futur sombre.
Que nous reste-t-il ? Rêver ? Oui sans doute. Là on ne
peut nous le prendre, ni le taxer, ni nous l’interdire ! Et c’est gratuit !
Chimère, utopie ? Gérard de Nerval disait « Le rêve est
une seconde vie.» Pourquoi pas ? Que risquons-nous ? Et souvent les rêves
deviennent réalité.
Dans tous les cas, c’est là quelque chose d’insondable
qui imprègne toutes choses de sublime. Et quelquefois ce qui est de l’ordre du
sublime devient visible.
Rêvez-vous souvent?
- J’ai appris
pour ne pas sombrer. Et depuis j’ai vécu des choses si douloureuses et cruelles
pendant quatorze années, que j’ai fini par me construire une bulle pour survivre
et me protéger. Là, sont mes rêves. Le monde tel que je voudrais qu’il soit.
L’écriture participe de ce processus. Dans LA CITÉ D'AIRAIN, j’ai mis ma
souffrance, ma rage devant l’injustice et l’inhumanité de la part d’une caste,
le manque de respect vis à vis des peuples pris en otage et de notre planète
souillée.
Vous dépeignez là une ville In
silico tout à fait monstrueuse où l’humain n’a pas sa place. Seriez-vous
toujours guerrière ? Ce livre ne serait-il pas un peu révolutionnaire ?
- A travers cette
fiction, si vous êtes un peu perspicace, vous découvrirez que je ne suis pas si
loin de la réalité aujourd’hui! Rien de ce que j’avance n’est au hasard. Loin
de la science-fiction bien que cela pourrait y ressembler un peu. Lisez entre
les lignes.
Mais je parle aussi d’amour et de la magie de la vie et
je garde espoir. Si l’humanité est entre les mains d’ogres qui l’entraînent à
sa perte, je suis certaine qu’un jour l’homme réussira à bâtir un monde plus
juste, plus humain et plus digne avec des valeurs (autres que la course au fric
et au pouvoir) qui permettront enfin de vivre ensemble en bonne harmonie et
contribueront à la paix.
Propos recueillis pas Y.Comenge
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