CE VIDE
Ce néant, ce vide de la vie
Sans but, ayant perdu toute
envie
On part dans une grande dérive
Il est enivrant et tentant
Ce chemin que l’on prend
On se laisse aller et porter
On ne voit plus les jours
passer
On est là, tout simplement
Sans savoir ni pourquoi ni
comment
Sans réagir, toujours en
subissant
On se moque du moment et du
temps
Doutant du bien-fondé de
l’existence
De la valeur même de notre
présence
Imperturbable sans résistance
On n’a plus d’avenir, plus d’espérance
On se plait dans la solitude
Dans cette grisante quiétude
Dans ce rien qui nous entoure
Où tout est lisse, sans détour
Ne pas sortir de cet univers
si rassurant
Où des menaces rôdent à tout
instant
Ne plus avoir à faire semblant
A faire comme si, c’est reposant
Inutilité, absurdité,
futilité
On abandonne cette vie sans
regrets
Tout y est fade et dérisoire
Rien ne nous permet plus d’y croire
On la quitte, on la délaisse
Sans tristesse, avec allégresse
Pas de joies mais pas de
peines
On se retrouve sur une
planète lointaine
On ne demande rien, on ne
veut rien
On n’en a pas besoin, on est bien
On croit que c’est un mauvais
moment
Pourtant cela s’éternise, trop longtemps
Un danger nous guette, bien
doux
Celui de s’habituer, d’y prendre goût
Alors on ne retrouve plus le
cours de la vie
On se laisse à penser que tout est fini
S’en aller, lâcher prise,
doucement
Quitter tout, peu à peu, paisiblement
Partir, sans bruit, dans ce
vide grandiose
Trouver enfin une inespérée apothéose. »
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