LA CITÉ D'AIRAIN
In Silico
Christine Deviers Joncour
Deux premiers chapitres sur site web: audio avec voix de l'auteur avant édition papier. Recording CROSS STUDIO/ Norway
http://christinedeviersjoncour.com
Interview:
Parlez nous de ce nouveau roman CITÉ D'AIRAIN / IN SILICO
Juste une précision : Le
terme « in silico » est un terme utilisé en informatique et bio
informatique.
Aucune référence à mon
expérience personnelle passée, contrairement aux autres livres.
Et c’est sans doute travers la fiction que je me sens plus libre. Forte de mon expérience, de
ce que j’ai vécu pendant quelques années si proche du pouvoir, il y avait des
choses que j'avais envie d’évoquer.
Dans l’histoire deux lieux se
chevauchent : D’une part une ville futuriste, inhumaine et expérimentale
très cruelle pour les citoyens et de l’autre, le pays des rêves pour survivre
pour inventer une autre vie possible dans une sorte de réel
imaginaire.
Et tout au long de l’histoire on peut se demander où est le réel
et où est l’imaginaire ? La plus parfaite illusion d’un monde vaut la
réalité mais à la condition d’en ignorer la nature… Entre ces deux mondes un homme et une femme
vont s’aimer et souffrir aussi.
Regardez ce que nous vivons au quotidien : les libertés sont
grignotées chaque jour davantage, les interdictions en rafale. Le peuple
devient du bétail manipulé, sans bientôt plus aucun libre arbitre. La crise, le
chômage et tout ce qui en découle. Les angoisses et la tristesse, la peur du
lendemain et d’un futur sombre.
Que nous reste-t-il ? Rêver ? Oui sans doute. Là on ne
peut nous le prendre, ni le taxer, ni nous l’interdire !. Et c’est
gratuit !
Chimère, utopie ?
Gérard de Nerval disait « Le
rêve est une seconde vie …» Pourquoi pas ? Que risquons-nous ?
Et souvent les rêves deviennent réalité…
Dans tous les cas, c’est
là quelque chose d’insondable qui imprègne toutes choses de sublime. Et
quelquefois ce qui est de l’ordre du sublime devient visible.
Rêvez-vous souvent?
J’ai appris pour ne pas sombrer. Et depuis j’ai vécu des choses si douloureuses et cruelles pendant quatorze années, que j’ai fini par me construire une bulle pour survivre et me protéger. Là, sont mes rêves. Le monde tel que je voudrais qu’il soit. L’écriture participe de ce processus. Dans ce roman j’ai mis ma souffrance, ma rage devant l’injustice et l’inhumanité de la part d’une caste, le manque de respect vis à vis des peuples pris en otage et de notre planète souillée.
Vous dépeignez là une ville
Insilico tout à fait monstrueuse où l’humain n’a pas sa place… Seriez-vous toujours guerrière ? Ce
livre ne serait-il pas un peu révolutionnaire ?
A travers cette fiction, si vous êtes un peu perspicace, vous
découvrirez que je ne suis pas si loin de la réalité aujourd’hui! Rien de ce
que j’avance n’est au hasard. Loin de la science-fiction, bien que cela pourrait
y ressembler un peu. Lisez entre les lignes.
Mais je parle aussi d’amour et de la magie de la vie et je garde
espoir. Si l’humanité est entre les mains d’ogres qui l’entrainent à sa perte,
je suis certaine qu’un jour l’homme réussira à bâtir un monde plus juste, plus
humain et plus digne avec des valeurs (autres que la course au fric et
au pouvoir).. qui permettront enfin de vivre ensemble en bonne harmonie et contribueront à la paix.
CDJ / YC
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