mercredi 14 janvier 2015

Cracher sur les prophètes des autres peuples n'est pas dans les valeurs occidentales -

http://www.gilad.co.uk/writings/2015/1/12/spitting-on-other-peoples-prophets-is-not-a-western-value

12 janvier 2015 / Gilad Atzmon . Traduction: Rochelle Cohen


  • Dans une interview donnée à la BBC suite au massacre de Charlie Hebdo, David Aaronovitch, auteur au Jewish Chronicle, a conseillé à ceux qui n'approuvent pas la "liberté d'expression" de "déménager au Pakistan". Il n'est pas surprenant de trouver un juif sioniste prônant le nettoyage volontaire; après tout, l'expulsion est l'aventure préférée du juif nationaliste. A en juger par l'approbation de Aaronovitch pour une liberté élémentaire, je suis heureux d'annoncer que l'appel pour la liberté d'expression est le résultat immédiat et très positif des événements catastrophiques de Paris.
    https://www.youtube.com/watch?v=fopMx5A3L5A

  • Mais je ne suis pas convaincu que ces manifestants qui disent être 'Charlie' préconisent véritablement une notion de liberté universelle. Sont-ils prêts à accepter que des religieux musulmans explorent cette liberté? Et que dire de Dieudonné qui défie la religion de l'Holocauste? Et si Israël se définit comme «État Juif», pouvons-nous, une fois pour toutes, mettre la Judéité sous surveillance? Est-ce que Aaronovitch, lui-même archétype du néoconservateur sioniste et premier défenseur de la guerre en Irak, est-il prêt à accepter que certains puissent considérer l'Holocauste comme un chapitre historique et non pas une religion? Ce serait un changement révolutionnaire puisque Aaronovitch a toujours oeuvré pour faire taire toute discussion sur le révisionnisme historique, la judéité ou le puissant lobby juif.

  • La liberté d'expression et l'Occident

  • La première question est de savoir si la liberté d'expression est une valeur occidentale universelle. La réponse est, bien sûr, affirmative. La liberté d'expression est intégrée dans la pensée Athénienne. L'idée est bien illustrée par l'orateur grec Démosthène qui stipule que «à Athènes on est libre de louer la constitution de Sparte, alors qu'à Sparte seule la constitution de Sparte est admise à la louange». Contrairement à Athènes qui représente le pluralisme, l'éthique et une recherche constante de la vérité, Jérusalem représente la suppression de la liberté et le rejet de la pensée éthique et universelle. Jérusalem est guidée par les «Commandements» et le légalisme. Le «légal» remplace le mode éthique en fixant des limites à la parole.

  • Une telle lecture peut nous aider à comprendre le rôle du politiquement correct au sein de la notion plus large de la liberté d'expression: si la liberté est née à Athènes, la tyrannie du politiquement correct a été importée de Jérusalem et elle est, de loin, la pire ennemie d'Athènes, de la liberté et de l'Occident.

  • Le politiquement correct doit être compris comme une vision politique qui ne permet pas l'opposition politique. Bizarrement, la même définition pourrait être appliquée à la dictature. Pourtant, en réalité, le politiquement correct est beaucoup plus répressif que la dictature. Alors que la dictature implique une forme de négation entre un sujet et une autorité, le politiquement correct est mû par l'auto-répression. C'est un instrument vicieux qui défait l'authenticité. Il vous apprend à "penser avant de dire" au lieu de simplement "dire ce que vous pensez".

  • Si la liberté d'expression est le bien culturel des Athéniens, le politiquement correct, lui en est le Gardien; c'est une tentative grossière de fixer les limites de l'intégrité, de l'éthique et de l'expérience humaine en général.

  • Cracher sur les croix, cracher sur les églises et cracher de manière générale

  • Charlie Hebdo, comme nous l'apprenons, n'était pas une publication spécialisée dans la liberté d'expression. C'était un magazine néo-conservateur philo-sémite qui soutenait les guerres sionistes et se consacrait à discriminer les minorités et les musulmans en particulier, alors que dans le même temps il faisait silence sur la critique du pouvoir juif et de la machine de guerre américaine. Charlie Hebdo agissait comme un attaché culturel d'Israël à Paris. Au moins idéologiquement, il était un équivalent Français du "Gardien de Judée" (ndlt: Gilad Atzmon fait référence au journal anglais The Guardian qu'il s'amuse régulièrement à surnommer The Guardian of Judea). Mais contrairement à son âme-soeur idéologique de l'autre côté de la manche, la défunte revue était particulièrement insipide, extrême et apparemment sur une pente suicidaire.

  • Les partisans de 'Charlie' comme Aaronovitch peuvent faire valoir, à juste titre, que si la liberté est une valeur occidentale alors cracher sur les prophètes des autres peuples doit également être considéré comme une aventure occidentale. Après tout, la liberté d'expression est la liberté d'exprimer ce qui vous traverse l'esprit.

  • Aaronovitch et les "Charlies" ont tort sur ce point. Bien que la tolérance et l'amour du prochain soient intégrés dans l'ethos Chrétien occidental, cracher sur la croix, cracher sur les églises et cracher en général n'est pas nécessairement dans les valeurs occidentales. C'est, encore une fois, un produit de Jérusalem.

  • En 2009, The Jerusalem Post a publié un exposé sur la tendance croissante des Juifs orthodoxes de Jérusalem à cracher sur leurs voisins chrétiens. ("Bouches remplies de haine", par Larry Derfner - JPost, 26 Novembre 2009). Israël Shahak a également commenté la haine juive du Christianisme et de ses symboles, soulignant que "déshonorer les symboles religieux Chrétiens est un vieux devoir religieux dans le Judaïsme". Selon Shahak, "cracher sur la croix, en particulier sur le crucifix, et cracher quand on passe devant une église, sont devenus obligatoires depuis environ l'an 200 pour les Juifs pieux".

  • Fait intéressant, cette habitude juive à cracher a eu un impact sur le paysage urbain de l'Europe. Le texte qui suit peut être lu dans "Travel Guide to Jewish Europe":

  • "Sur le Pont Charles de Prague, le visiteur observera un grand crucifix entouré d'immenses lettres hébraïques dorées qui prononcent la traditionnelle sanctification en hébreu Kadosh Kadosh Kadosh Adonai Tzvaot, "Saint, Saint, Saint est le Seigneur des Armées". Selon divers commentateurs, cette oeuvre, dégradante pour les juifs, fût conçue quand en 1609 un juif avait été accusé d'avoir profané le crucifix. La communauté juive fût contrainte de payer pour mettre en place les mots hébreux en lettres d'or. Une autre explication est que le juif avait craché sur la croix et pour cela, son châtiment devait être la mise à mort. Comme cet homme supplia pour sa vie, le roi qui cherchait à avoir de bonnes relations avec les juifs, dît à la communauté juive qu'elle devait réparer l'offense..." (Pour en savoir plus: A Travel Guide to Jewish Europe, p 497).

  • En fait, le crachat physique n'est pas le problème. Cracher est juste le symptôme d'un rejet catégorique culturel profondément ancré de «l'altérité». Tragiquement, la même chose peut être dite à propos de Charlie Hebdo. Un regard rapide sur les couvertures des magazines révèle un mépris et un irrespect honteux pour l'altérité, les minorités et les musulmans en particulier. Charlie Hebdo est un symptôme de la Jérusalémisation du libéralisme Français et de la nouvelle gauche.

  • Bien que la première intention des rédactions du monde entier suite au massacre de Paris fût le vœu de relayer les caricatures de Charlie Hebdo, il a fallu moins de 36 heures pour que les éditorialistes occidentaux ne changent d'avis; en fait, presque personne n'a relayé cette saleté sioniste. Bien que certains éditoriaux ont prétendu que ces publications pourraient mettre leur personnel en danger, il est plus probable que personne n'ait jugé les dessins de Charlie Hebdo valables pour la publication. Et c'est exactement la réponse d'Athènes à Jérusalem. C'est notre jugement éthique qui nous empêche de cracher sur les autres peuples et leurs prophètes. C'est le jugement éthique qui soutient la tolérance occidentale par opposition au politiquement correct qui crée l'illusion de la tolérance tout en tuant la capacité à tolérer.

  • Joe Sacco, le Gardien d'Athènes

  • Le dessinateur de "The Guardian" Joe Sacco exprime très bien cette forme de réveil moral. Par opposition au Jérusalémite Aaronovitch, l'Athénien Sacco termine son comic-strip après la tuerie de Charlie Hebdo par un appel désespéré à la réconciliation. Laissez-nous au moins essayer de nous intégrer au monde de chacun, suggère Sacco.

  • Le massacre de Charlie Hebdo est une alerte dévastatrice pour nous tous. Le choix entre Athènes et Jérusalem est attendu depuis longtemps. Le choix est entre l'universalisme de Sacco et l'exclusivisme tribal ordinaire de Charlie David Hebdo Aaronovitch.

  • Au lieu de nous prêcher les valeurs et la liberté de l'Occident, il serait temps que les Aaronovitchs et les Charlies comprennent le vrai sens de «l'idéal Occidental» et de ses fondements culturels. La tolérance Chrétienne alimentée par le pluralisme universel et polythéiste Athénien est le cœur de la pensée occidentale. L'idéal occidental est l'amour de la beauté, de la polis, du civil, de l'éthique, de l'harmonie; c'est le rejet de l'exaltation et du binarisme judéo-centrique. Au lieu de cracher sur les prophètes des autres, nous devons apprendre à chérir le Dieu des autres, même celui des juifs, et attendre des autres qu'ils fassent de même. 

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