lundi 11 mai 2015

Petit extrait de LORGWYN le Jeune Alchimiste:
Texte & Illustration CDJ
http://christinedeviersjonc.wix.com/christine-dj?fb_ref=Default#!page-5/c1vy0

..."  Ainsi, Goulyane avait entassé une richesse derrière son tas de bois ! Le garçon s’apprêtait à remettre ce trésor en place quand sa main heurta encore quelque chose. Il se pencha et vit à l’intérieur du coffre, une planche de bois  qui n’était pas clouée. Il l’ôta et découvrit, posées sur des mousses séchées comme un doux matelas protecteur, deux petites fioles. Il en prit une, l’amena dans le rai de lumière. Elle était de verre et contenait un liquide rouge vermeil  comme du rubis,  étincelant.

  Ainsi, il se remémora ce que la vieille femme lui confiait la nuit  où elle l’avait quitté et il demeura   pensif.  Soudain, mises bout à bout, ses phrases avaient un sens :
« Ne te laisse jamais prendre au piège de la couleur. L’or est un  métal porteur de misère s’il n’est pas utilisé à bon escient.  Il est une étape pleine de promesses mais pas un aboutissement. Car s’il demeure ta seule et unique motivation il ne pourra que te corrompre. Tu devras  l’oublier et sans faillir il te faudra continuer à avancer, à chercher, en y mettant tout ton cœur  jusqu’à ce que tu découvres l’essence divine en toi… L’âme des hommes est trompée par les sens et ensorcelée par des forces démoniaques et  ils ne se méfient pas assez du monde des apparences. Ils n’ont plus de regard pour la nature qui les entoure et les richesses qu’elle contient.
Souviens-toi de ce que je te dis : Ne t’éloigne pas de la grotte, reste à l’écart des vanités du monde. Abrite-toi de la pluie, garde-toi du froid, respire l’humidité des sous-bois et chauffe-toi aux rayons du soleil.  Sois humble. »
  Elle disait souvent aussi : « Le cercle est contenu dans le point,  le fruit est dans le grain : heureux celui qui l’y cherche… Un jour tu auras ta récompense  et  tu pourras soulager la souffrance et la misère autour de toi. Tu auras compris qu’au-delà des quatre éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu, il y en a un cinquième : L’Alkahest qui est synonyme du bonheur que recherche tout humain.  Mais surtout ne laisse pas s’éteindre le feu car  l’œuvre que tu accompliras te préservera toi aussi.  Tu ne craindras plus ni maladie, ni épidémie et tu choisiras  comme je le ferai moi-même ton moment pour mourir.»
  Lorgwyn reposa délicatement le flacon auprès de l’autre. Il remit le coffre et son contenu  à l’endroit   secret où il l’avait trouvé et empila à nouveau les bûches qui le protégeaient. Son cœur  était plein d’amour pour Goulyane. Alors, sans plus attendre,  il décida de se mettre au travail et alluma le foyer  du four à cheminée resté éteint depuis la disparition de la vieille femme. Il retourna à la carrière et remplit un sac de pierres et de terres choisies et cueillit des herbes. 
  Aux petits matins, il irait collecter les mille perles de  rosée dans les champs en imbibant le drap blanc qu’il essorerait dans l’écuelle. En souvenir d’elle il referait les mêmes gestes, il montrerait la même patience, il veillerait à ce que le feu ne s’éteigne plus....


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